Chez moi, à 17 heures, le cri est passible d’une gifle

Article : Chez moi, à 17 heures, le cri est passible d’une gifle
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13 octobre 2014

Chez moi, à 17 heures, le cri est passible d’une gifle

Des auditeurs accrochés à un poste radio crédit photo : Sally Bilaly Sow
Des auditeurs accrochés à un poste radio crédit photo : Sally Bilaly Sow

J’étais de passage dans le marché central de Labé peu avant 17 heures (heure locale). J’observais, moi aussi, un silence de cimetière, le même qui avait gagné le cœur des commerçants. Au début, j’avais pensé être dans une situation confuse, car ces derniers temps notre ville remue avec des grognes au quotidien

N’étant pas habitué à ce fait, c’était très compliqué pour moi de comprendre la cause profonde de ce silence. Je voyais des radios échangées entre des personnes comme de la monnaie, sans oublier les téléphones made in China qui inondent le marché local en Guinée.

À 17 heures pile, j’entends le générique de la Radio Espace Foutah qui annonce le nom du présentateur du journal : d’Alaidy Sow. Pendant qu’il annonçait les titres de la grande édition d’information, je me rappelais Laurent Sadoux dans Afrique midi qui gagne le cœur des auditeurs.

Chez les auditeurs, c’est un moment important à ne pas négliger pour être dans le bain de l’actualité régionale, nationale et internationale. Au fur et à mesure de l’édition, j’entendais des journalistes traduire des papiers qui font la Une de certains sites guinéens d’information.

Des auditeurs regroupés aux abords du marché. Crédit photo : Sally Bilaly Sow
Des auditeurs regroupés aux abords du marché. Crédit photo : Sally Bilaly Sow

Pendant ces minutes d’écoute, les activités économiques tournaient au ralenti. Le cri est passible d’une injure voire même d’une bastonnade. Je sors du marché sans faire le moindre bruit dans l’espoir d’emprunter un taxi-moto. Le jeune conducteur de la moto me demande d’attendre la fin de l’édition. Curieux que je suis, je lui demande la raison. Il me répond : « J’écoute la radio. Ne me pose pas trop de questions ».

Pendant ce temps, une journaliste du nom de Fatoumata Dalanda Bah traduisait un papier sur la fièvre hémorragique à virus Ebola qui sévit dans le pays depuis le début de l’année. Ainsi, j’ai compris, le silence des commerçants de l’intérieur comme ceux de l’extérieur du marché de Labé.

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