Sally Bilaly Sow

Maman, quand je me rappelle de toi, j’abandonne tout !

Une mère tient son bébé crédit photo : pixabay.com
Une mère tenant son bébé crédit photo : pixabay.com

Au petit matin du 28 août 2003, maman, tu disparaîssais sans dire adieu à tes cinq progénitures. En ce mois d’août 2016, cela fait treize ans que tu es parti. Seulement six mois t’ont séparé de papa, qui est décédé le lundi 17 février 2003. Deux dates gravées dans ma mémoire comme la Fatiha.

J’ai attendu ce jour pour  parler de toi en général afin d’atténuer ma souffrance interne et te  rendre un hommage mérité. Je prends donc une courageuse décision qui m’étais jusqu’ici impossible. Je sais qu’en le faisant, je ferais des mois, voire des années de cauchemars. Mais qu’à cela ne tienne. Cette fois-ci, il me le faut car mes larmes ne tarissent (presque) pas treize ans après ta disparition.

Le 28 aout 2003, j’avais à peine onze ans quand des cris  m’ont réveillé aux environs de 4 heures du matin. Pendant que tous les membres de ma famille pleuraient, nos voisins vénèrent frapper le portail et Azor, le chien, aboyait. Je ne pouvais plus continuer à dormir. Pire,  je n’imaginais pas une seule seconde que c’était celle qui m’aimait  tant qui était parti. Bien que tu fusses malade, j’avais l’espoir de te retrouver saine.

Je me  lève pantois ne sachant pas la cause exacte. Ma chambre étant dans les annexes de la concession, je jette apeurement un coup d’œil par ma porte. Sur le petit trou, à droite j’apercevais ma sœur Fatoumata Binta qui sanglotait à même le sol  et à gauche ma tante. Je transpire d’une chaude sueur.  Je m’arrête pendant plus de dix minutes, s’en sont suivis des vas-et-viens dans ma chambre.

J’ai douloureusement conclu avec des gémissements que ton jour de rappel par Dieu était malheureusement arrivé. Il restera le pire jour de ma vie. Perdre ses parents en l’espace de six mois, c’est douloureux surtout pour un enfant. Après le décès de papa, je croyais que tu allais rester avec nous. Je pensais que tu allais être à côté de nous pour nous entretenir, nous prodiguer tes sages conseils.  Je n’en revenais pas.

A l’époque , je devais quitter la classe de 5e année pour la 6e année. Je n’imaginais en aucun cas te perdre sitôt  après une année scolaire réussie. Tu aurais dû attendre me voir franchir les portes de l’école primaire.  Hélas ! Dieu en avait décidé autrement. Néné, quand je me rappelle de toi, j’arrête toute activité en espérant instinctivement que tu reviendra. Hélas ce ne sera jamais possible.

Dans la journée du 27 août 2003, quand je fus  rentré dans  ta chambre pour te dire bonjour alors que tu étais alitée, tu m’avais regardé en remuant ta tête. J’avais compris que c’est parce que tu m’aimais c’est pourquoi un tel regard. C’est fut notre dernier vis-à-vis sur terre. Néné, pourquoi ne m’avais-tu  pas dis de rester si longtemps avec toi ? Pourquoi ne m’avais-tu pas  dis de passer la journée entière avec toi ?

Aujourd’hui encore, je récents ton absence, comme si on m’avait amputé un membre. Une mère reste une mère. Elle ne se remplace JAMAIS. Comme nous le dit un proverbe turc : « Dans le cœur de l’orphelin y demeure jamais un vide ».

Je me rappelle ce jour, le cimetière de Wouro était bondé de monde. A mon jeune âge, je pensais à une fiction. Au fur et à mesure que je grandisse, je me rends compte que c’était effectivement toi qui étais dans le cercueil dont le corps fut enterré non loin de papa.

Tu nous as aimés en vraie mère, tu nous as entretenus sans faire marche arrière.  Tu es parti sans goûter les fruits des arbres que tu as plantés, tu es parti sans nous dire au revoir. Toi qui ne dormais presque pas, toi qui me rendais heureux quand je quittais l’école, toi qui me disais que papa était en mission des Nations unies en Sierra Leone pour m’épargner de la triste vérité et qu’il allait revenir vous voir parce qu’il vous aime, toi qui aimais m’amener  avec toi  au village, toi qui m’incitais à respecter les personnes âgées, toi qui me frappais pour que j’aille à l’école coranique, toi qui me faisais réviser mes leçons, treize ans après ta disparition, je pense encore et encore à toi. Comme je pense à papa et à Nenan Dalanda*. Je vous demande pardon pour toutes les bêtises que j’ai commises.

Je ne peux rien vous payer pour tout ce que vous avez fait pour moi. Nous ne pouvons rien vous payer. La seule arme dont nous disposons, c’est de faire des prières pour vous. Des prières et sacrifices  que nous faisons et nous continuerons à faire.  Dors en paix Néné, dors en paix Baben, dors en paix Nenan Dalanda.

Au fil des années, j’ai compris, comme le dit un proverbe oriental, que «Le véritable orphelin n’est pas celui qui a perdu son père, ni sa mère, mais celui qui n’a ni science, ni bonne éducation». Et grâce à l’éducation que vous m’avez donnée et celle que j’ai reçue après vous, je promets de ne pas vous décevoir. Toi et papa, rassurez-vous que je suis le chemin que vous m’auriez tracé .

*Nenan Dalanda (la  marâtre de ma maman).


The Bobs 2016 : comment voter pour ABLOGUI ?

Capture d'écran de la page "Catégorie changement social"
Capture d’écran de la page « Catégorie changement social »

Après le sacre du blogueur Alimou Sow  en 2013, la Guinée a  de nouveau une occasion  de rafler ce prestigieux prix mondial  à travers l’Association des Blogueurs de Guinée (ABLOGUI) qui a été  nominée par la radio allemande DW à la  douzième  édition  The Bobs dans la catégorie «Changement social».
Cette reconnaissance vient de son illustration  dans la promotion des TICs  et de son projet #GuinéeVote lors de la présidentielle d’octobre 2015.

Mais pour l’heure ,  l’épineuse question que de nombreux internautes se posent  c’est de savoir comment voter pour l’ABLOGUI ?

Pour répondre à cette inquiétude et  dans le but de  permettre  à notre association  dont l’engagement citoyen n’est plus à démontrer de rafler ce fascinant prix , nous avons élaboré ce tutoriel pour vous guider point par point jusqu’au vote final.

#1 Première étape : rendez-vous sur le site The Bobs

C’est  le site https://thebobs.com/francais/ où  le vote a lieu  ou bien cliquer  sur ce lien https://thebobs.com/francais/category/2016/social-change-2016/ .
Une fois  à la page d’accueil, vous verrez une sorte de flèche pointée vers le bas (⬇). ️

Capture d'écran de la page d’accueil cible
Capture d’écran de la page d’accueil cible

#2 deuxième étape : connectez-vous avec votre compte Facebook,  Twitter, etc…

À droite de votre écran, vous allez apercevoir ces différents boutons qui vous permettront de vous connecter .

Boutons des RS
Boutons des RS

Ensuite, repérer le compte du réseau social que vous utilisez et cliquez sur son logo et patientez vous  pendant le temps du  chargement des données.

Ab

#3 troisième étape : vérifiez que vous êtes bien connecté et au bon endroit

Le vote ne réussira que si vous êtes connecté. Alors, vérifiez que votre nom figure effectivement sur ce qu’on qualifierait de tableau de bord.

ABLOGUI_4

 

#4 quatrième étape : choisissez la catégorie “Changement social”

À gauche vous verrez ce qui ressemble à cette figure. C’est une liste à dérouler vers le bas. Juste en première positon se trouve la catégorie «Changement social» dans  laquelle ABLOGUI est nominée.

Cliquez dessus et continuer vers la droite pour choisir à qui vous donnerez votre voix. Choisissez ABLOGUI puis validez votre choix.

ABLOGUI_5

 

#5 cinquième étape : votez maintenant

Comme mentionné, votez maintenant. C’est l’une des étapes les plus importantes dans ce marathon que nous avons fait depuis le début de ce tutoriel – dont nous vous invitons à partager autour de vous.

Pour voter, jeter un petit regard sur la description qui a prévalu le
choix de l’Ablogui, vous verrez à la fin le bouton “Votez maintenant et cliquez sans passer👍.

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Et par la suite vous apercevrez le message confirmant la prise en compte de votre vote.

AB6

J’allais oublier, le vote c’est tous les jours avec vos différents comptes (Facebook , Twitter etc…). Il faut juste attendre 24 heures après votre dernier vote pour pouvoir le refaire.

P.S: voici la version vidéo du  tutoriel.


Guinée : duquel des scénarios rwandais le gouverneur de Labé parle-t-il ?

La ville de Labé au centre de la Guinée a abrité le 26 décembre 2015 dernier , une journée de réflexion et d’orientation du Mouvement Djokken Alpha . Selon les organisateurs de la rencontre qui s’est tenue au CECOJE ( centre d’écoute de conseils et d’orientation pour les jeunes)  de Labé , il y avait plus de 100 participants.

Sadou Keita , gouverneur de Labé , Credit photo : AOB
Sadou Keita , gouverneur de Labé , Credit photo : AOB

Dans son intervention , le gouverneur de région Sadou Keita souhaiterait voir se produire en Guinée un scénario rwandais. Lequel des scénarios ? Le génocide (qu’on ne souhaite pas ) ou la révision de la Constitution, comme le prône déjà   des « révisionnistes » comme l’ex président de la transition guinéenne, le Général Sekouba Konaté ,il y a moins d’une semaine. Ignorant ainsi de facto  ,la mise en garde du président de la Cour constitutionnelle , Kelefa Sall à l’encontre du président de la République lors de la première  tranche de son investiture.

Si , il y a quelques mois, il pesait ses mots, maintenant ce n’est plus le cas. C’est un Sadou Keita très « militant » qui s’est adressé à un parterre de militants du RPG arc-en-ciel, parti au pouvoir. Il délie sa langue comme de l’eau qui coule dans un robinet : « Je vais vous dire peut-être ce n’est pas un secret, la classe politique est en train de reprendre une autre forme. Nous avons beaucoup de chances à récupérer des gens qui étaient opposés hier et qui viendront avec nous . Ça c’est évident. La vieille classe politique n’a plus de sens. » A-t-il martelé.

Et d’enfoncer le clou : « Vous avez suivi ce qui se passe. Il faudrait qu’on soit d’abord mobilisateur tout en conquérant le terrain . En tout cas dans cette région, nous aurons une réunion spéciale avec le RPG arc-en-ciel, avec les mouvements pour indiquer les pourcentages que nous voulons avoir dans chacune des préfectures de notre région .»

Le gouverneur n’a pas caché son intention de voir la mouvance présidentielle raflée les prochaines échéances électorales : « Sur les cinquante trois communes rurale et urbaine nous souhaiterions avoir toutes les communes rurales et urbaines. Mais puisque , se souvient-il que nous sommes en démocratie ,on souhaite en tout cas avoir les deux tiers (2/3) , c’est ça notre objectif. Je crois que nous allons bâtir nos stratégies .»

Avant d’afficher un sentiment de satisfaction d’avoir accompagné le président Alpha Condé : « C’est un gouverneur de région très heureux qui vous parle. Cinq ans de mandat accompagnant le chef de l’État depuis sa prise de fonction , c’est grâce au parti, c’est grâce aux mouvements qui accompagnent le parti. C’est vrai , si nous avons la paix , la cohésion , c’est aussi grâce aux autorités . Nous avons tout à gagner si cette seconde mandature terminée comme souhaité. »

Et de conclure avec cette phrase qui ne sera pas sans conséquence dans les jours à venir : « Je suis sûr que notre résultat en fin de mandat va faire comme qu’on soit comme le Rwanda , mais je ne dis pas ce qui s’est passé au Rwanda … Mais on le souhaite.»

Pour l’heure, les citoyens se demandent lequel des scénarios rwandais, le gouverneur de Labé souhaiterait voir se produire en Guinée. Mais selon plusieurs observateurs, il afficherait son intention à une éventuelle révision constitutionnelle , interdite par les articles 27 et 154 de la Constitution guinéenne. 

L’on se rappelle , au pays de Paul Kagamé, nous avons assisté il y a peu à la signature d’une « pétition » par les populations dans laquelle, Mr Kagamé devrait se maintenir au pouvoir jusqu’en 2034.

                                                     Sally Bilaly Sow blogueur & web activiste


Abdoulaye Bah : «La Guinée ne peut échapper à l’expansion d’Internet.»

Abdoulaye Bah , crédit photo : FB

Abdoulaye Bah – @abkodo2 sur Twitter – est connu pour être le doyen des Blogueurs Guinéens. Ce septuagénaire maîtrise les outils numériques comme un web-activiste du Printemps arabe. Retraité des Nations unies et de l’Onudi, M. Bah n’a pas attendu longtemps pour trouver une activité à exercer. Sur Global Voices et Konakry Express, il écrit des articles, traduit des billets de blog, publie des extraits de livres sur le régime dictatorial du président guinéen.

Militant des droits humains, il se sert également d’Internet pour lancer des campagnes contre des chefs d’État oligarques d’Afrique. Des personnes parmi les plus riches du monde pendant que la majorité de leurs concitoyens vivent sous le seuil de pauvreté.
Dans cette interview qu’il a accordée à mon blog YitéréTech , il évoque ce qui lui a permis de se reconvertir dans le bloguing, et donne son analyse sur le progrès numérique en Guinée.
Bonjour veillez-vous  présentez s’il vous plaît à nos lecteurs ?
Mon nom est Abdoulaye Bah, originaire de Djelitorghel, Gongoré, Pita. Je suis le fils aîné d’Amadou Baillo, victime de la dictature de la Première République. J’ai des formations en statistique, démographie, journalisme et gestion des entreprises. Je suis retraité des Nations unies et de l’Onudi, l’Organisation des Nations unies pour le développement industriel.
Comment a débuté votre aventure sur les réseaux sociaux ?
Pour éviter des problèmes domestiques ! Non, ce n’est pas une blague ! Comme dans de nombreux foyers, la gestion de la télécommande de la TV peut parfois générer des problèmes.
Ma femme aime regarder les films et les séries, tandis que moi je préfère les débats, les documentaires et le sport. Pour arrêter les discussions incessantes chaque soir, j’ai fini par prendre l’habitude d’ouvrir mon ordinateur portable devant la TV pour la laisser regarder ce qu’elle veut. A un moment, je me suis dit que je pouvais exercer une activité professionnelle utile, même à titre gratuit sur Internet.
À force de chercher, je suis tombé sur globalvoicesonline.org, un réseau social qui regroupe des personnes du monde entier qui écrivent sur des sujets qui les intéressent. Elles traduisent aussi des articles publiés dans des blogs qui traitent de problèmes que les médias traditionnels négligent ou ignorent ou encore présentent de manière biaisée. Le réseau publie des articles, des billets ou des commentaires des internautes dans quelque 35 langues. Pour ce réseau, j’ai écrit ou traduit à ce jour 1 200 articles en français, une cinquantaine en anglais et italien.
Parmi mes domaines de prédilection, il y a : les droits humains, la promotion de la femme, la dénonciation de la dictature et de l’impunité, etc., au niveau mondial. En ce moment, j’ai deux pétitions que je cherche à promouvoir adressées au pape François pour lui demander d’excommunier 5 dictateurs africains. Il s’agit des hommes qui sont restés le plus longtemps au pouvoir et ont constitué des oligarchies voraces à leur seul bénéfice.
Leurs peuples vivent dans de mauvaises conditions et aucun de ces pays ne remplira tous les objectifs du millénaire du développent (OMD). La plupart ne rempliront pas un seul de ces OMD.
À la suite des massacres du 28 septembre 2010, Claire Ulrich, la coordinatrice du groupe francophone, m’a encouragé avec insistance à créer le blog https://konakryexpress.wordpress.com.
Au début, ce blog devait signaler les abus décrits par des témoins se trouvant en Guinée. Par la suite, le blog a évolué vers la publication d’extraits des livres écrits par d’anciens prisonniers du camp Boiro ou par des auteurs qui se sont penchés sur ce sinistre mouroir de la révolution du président Sékou Touré. Leur objectif : faire connaître aux jeunes ce qui s’est passé dans notre pays au cours de ces années de terreur, dont notre peuple continue à subir encore les conséquences.
De temps à autre, Bah Mamadou Lamine, grand reporter au Lynx, m’envoie des articles publiés par son journal, mais dont il veut partager le contenu avec un plus grand nombre de lecteurs. D’autres amis aussi m’envoient des articles, par exemple Nadine Bari. Sur ce blog j’ai déjà publié près de 600 articles.
J’utilise également Facebook et Twitter pour participer à des discussions ou je lance aussi des débats sur des sujets d’intérêt général.
Quelles opérations mettez-vous en place pour animer votre communauté ?
Les médias sociaux offrent aujourd’hui un grand avantage. Lorsque vous avez un blog, ce sont les serveurs eux-mêmes qui distribuent ce que vous voulez partager avec vos abonnés sur Twitter ou Facebook. Donc, une fois que j’ai lu un article intéressant je peux le signaler à ces amis. Il s’en suit des discussions. Lorsque je publie un article sur mon blog, c’est wordpress.com qui le distribue immédiatement à tous mes contacts.
En outre, avant la généralisation de l’usage de Facebook et de Twitter, j’avais des adresses dans ma boîte de courriel. Souvent, j’informe les personnes qui y figurent de la publication d’articles. Je fais aussi partie du réseau de traducteurs et de blogueurs,globalvoicesonline.org, c’est ce réseau qui se charge de la distribution des articles que j’écris ou que je traduis.
Comment mesurez-vous vos résultats par exemple à travers votre blog ?
Là aussi, je fais confiance aux fournisseurs de services des réseaux sociaux qui tiennent le décompte des visites et fournissent les statistiques pour les blogs et le nombre des « j’aime » sur Facebook; Twitter aussi signale les commentaires ou les retransmissions par mes amis de mes messages.
De quelle manière travaillez-vous au quotidien ?
Étant retraité, je dispose de beaucoup de temps. En outre, le fait d’avoir voyagé et vécu dans plusieurs pays m’a permis de maintenir les liens d’amitié avec mes anciens collègues ou d’autres milieux. Ce qui fait qu’en ce moment, à Rome où je vis principalement, je ne connais que les membres de ma belle-famille et quelques militants de mon parti politique.
En effet, c’est un endroit où je ne vivais plus de manière continue depuis la fin de mes études et de mes premières expériences professionnelles.
Mon temps se divise entre mes activités sur les réseaux sociaux, les visites à des musées, la participation à des conférences, les promenades dans les rues de cette ville qu’est Rome ou aller au cinéma ou à des concerts. Je cherche à donner la priorité à ces autres activités, car elles me mettent en contact avec la réalité en dehors du monde virtuel.
Selon vous quels sont les principaux facteurs qui entravent le décollage de la Guinée dans le domaine des nouvelles technologies ?
Tant que les problèmes de l’accès aux services et en particulier à l’électricité ne seront pas résolus, il sera difficile de voir les réseaux sociaux se développer en Guinée.
Du point de vue des technologies, la Guinée est encore très en retard sur la plupart des autres pays africains. En effet, tandis que le taux moyen de pénétration d’Internethttps://www.internetworldstats.com/africa.htm#lr en Afrique était, en 2012, de 21,30 % et pour Facebook de 4,80 %, en Guinée, ces taux étaient respectivement de 1,6 et de 0,6 %.
Même, un pays comme l’Érythrée qui détient dans de nombreux domaines des records négatifs au niveau africain, en particulier en matière de liberté d’expression, a atteint un taux de pénétration d’Internet (5,9 %) supérieur à la Guinée.
Du point de vue économique, il y a la pauvreté qui fait que même une heure de connexion dans un cyber café est au-dessus des moyens du citoyen lambda.
Quel est le rôle de la jeunesse guinéenne dans ce combat ?
Malheureusement, les clivages ethniques empêchent de nombreux Guinéens d’avoir un impact positif dans les médias sociaux. En outre, surtout parmi les garçons, le copier/coller sans l’apport d’une analyse ou d’un commentaire personnel est très répandu.
L’internet a-t-il un avenir en Guinée ?
La Guinée ne peut pas échapper à l’expansion d’Internet, comme le reste du monde. Son essor sera retardé par celui dans d’autres domaines, des applications d’Internet dans la vie courante seront lentes, mais il n’y a aucun doute que les réseaux sociaux ont un grand avenir en Guinée.
La téléphonie mobile est un outil qui peut se révéler très utile dans la vie quotidienne, même dans les conditions difficiles actuelles de notre pays. Elle peut faciliter les échanges commerciaux, le transfert d’argent la mobilisation autour de thèmes politiques ou sociaux.
Vos mots de la fin…
Le prix de la Fondation qui porte le nom du président Chirac a été remporté par une jeune Tunisienne. Mon espoir est de voir un jour un Guinéen emboîter ses pas. Une association des blogueurs de Guinée @ablogui vient de naître grâce à l’initiative de jeunes qui vivent dans notre pays. J’espère que leur entente ne sera pas troublée par des intérêts partisans et qu’ils pourront contribuer au développement d’une blogosphère dynamique.
Interview réalisée par Sally Bilaly Sow


Rfi en mandingue : qu’en pensent les citoyens Guinéens ?

Crédit photo : RFI
Crédit photo : RFI

À compter du lundi 19 octobre 2015, la RFI (radio France Internationale) émet dans une nouvelle langue et ce, dans le cadre de son programme polyglotte. Après le Haoussa en 2007 et le Swahili en 2010, le maninka ou mandenka devient la troisième langue Africaine sur les ondes de la radio du monde.

Selon Monsieur Keita directeur d’un centre de formation à Labé, c’est une très bonne nouvelle :

 « Tout le monde n’est pas alphabétisé dans notre pays [Guinée Conakry]. J’aurais souhaité que cela ne s’élargisse même pas en Malinké seulement, mais dans toutes les autres langues nationales du pays. Vous savez , quand une information passe en français d’interprétation en interprétation, on risque de déformer l’information et si cette information est donnée à une langue accessible à tout le monde, je pense qu’elle serait beaucoup mieux saisie et moins mal interprétée ».

Quant à Abdoulaye Souaré, c’est un sentiment de réconfort qui l’anime :

 « C’est un sentiment de réconfort que nous Guinéens, nous ressentons à travers cette initiative de la radio France internationale de prendre la langue malinké ou mandenka pour essayer désormais de la programmer pour informer tous ceux qui la comprennent.»

Pour finir, Monsieur Laye pense que cette initiative sera grandement utile aux populations africaines :

« En Afrique aujourd’hui d’une manière générale et dans notre pays en particulier, la population est analphabète à près de 60 %. Donc, c’est important que RFI qui est une radio très écoutée dans le monde entier fasse cela. Ça permettra non seulement aux Guinéens, mais aussi aux Maliens, aux Ivoiriens et aux Burkinabé de savoir ce qui se passe dans le monde.»

Bonne écoute à tous.

Pour retrouver l’ensemble du programme cliquer sur ce lien https://bit.ly/1GW7bwh

 


Présidentielle 2015 en Guinée : blogueurs et web activistes ont réussi leur test

Plus de cinq millions de Guinéens étaient appelés aux urnes le 11 octobre dernier pour élire leur président de la République. La consultation électorale s’est déroulée au lendemain des violents accrochages

entre partisans de l’UFDG (union des forces démocratiques de Guinée) de  Cellou Dalein Diallo , le chef de file de l’opposition et du RPG arc-en-ciel du président Alpha Condé ,candidat à sa propre succession et  vainqueur avec 57,85 % ,selon les résultats provisoires globaux  publiés par la CENI (commission électorale nationale indépendante).

Un œil sur le projet Guinée vote 

465 formés dont 215 e-observateurs pour Guinée vote

465 observateurs avaient pris part à la formation qui s’est tenue à la Bluezone de Kaloum, en plein cœur de la capitale Conakry. Parmi ces e-observateurs électoraux, 215 étaient au compte du projet Guinée Vote. Pendant deux jours, ils avaient été initiés à l’utilisation du hashtag #GuineeVote sur Twitter et à la remontée de données via SMS et Ushahidi , j’en passe.

Le tout ponctué, par la bonté personnifiée de Cheikh Fall (célèbre blogueur et web activiste sénégalais du projet #Sunu2012.), qui au cours de son exposé avait martelé ceci  :« Qui parle de l’observation électorale, parle forcement de la circulation de l’information.»

Adieu l’observation classique

Si dans les années précédentes, nous attendions jusqu’à la fin des opérations de vote pour parler des dysfonctionnements et irrégularités qui entachent souvent les processus électoraux sur le continent Africain , avec la nouvelle génération, nous pouvons affirmer avec haut la main « adieu l’observation classique ».

Le jour du scrutin présidentiel, une valeur ajoutée s’est invitée dans l’observation électorale, un véritable test. Faisant partie d’une synergie de la société civile appelée le « regard citoyen »regroupant plusieurs plateformes et financée par OSIWA (Open Society Initiative for West Arica), l’association des blogueurs de Guinée (Ablogui) a, à travers son projet « Guinée Vote » participé activement à l’observation électorale.

Quelques Tweets  

En effet, le 11 octobre, les e-observateurs ont montré pour la première fois en Guinée, qu’on peut rompre avec l’observation classique et migrer vers les nouvelles technologies qui prônent l’instantanéité.

Au fur et à mesure que le scrutin avançait, l’équipe technique, les chambres d’analyse et politique de la situation Room installées dans les locaux de l’hôtel Riviera de Conakry travaillaient sur les données qu’ils (e-observateurs) collectaient sur le terrain.

Très surpris , pas étonné de l’acte , il m’a fallu reprendre un signalement en tweet, quand j’ai appris  qu’un ministre de la République était en train de montrer aux gens comment voter dans un bureau de vote de Macenta. D’habitude ça passait inaperçu.
.

Du retard dans l’ouverture des bureaux de vote, il y en a eu, du manque de matériels des Tweets ont signalé, de la lenteur des opérations qui a failli tourner dans certains cas au vinaigre les internautes étaient dans le bain de la situation.

À la fin du dépouillement qui mettait terme à la première journée électorale, les e-observateurs engagés dans leur mission, ont commencé à photographier les PV affichés devant les bureaux de vote ,conformément à la loi électorale en vigueur, une innovation qui a porté un véritable effet, car jamais dans l’histoire du pays je n’avais vu le PV d’une autre localité.

Le lendemain, ils ont suivi la centralisation dans les différentes CACV ( commission administrative de centralisation de vote) en témoignant le départ de certains responsables des partis politiques qui ont décidé de se retirer du processus électoral .

Partout à travers le pays, les Guinéens de l’extérieur comme de l’intérieur ont vécu une journée électorale sur les réseaux sociaux sans trop passer leur temps sur les sites web habituels ou regarder les télévisions étrangères. Plus de 7000 tweets ont été envoyés ce jour sous le hashtag #GuineeVote , une première dans un pays, où le nombre d’internautes était estimé en 2011 à 132 884 , selon la banque mondiale et le taux de pénétration de l’Internet haut devis haut débit de la même année à 0,01 %.

Enfin, de la campagne électorale à la tenue du premier tour du scrutin, les blogueurs et web activistes guinéens ont confirmé, qu’il est bien possible de rompre avec l’observation ancienne. Bref, osons le dire, tout n’a pas été rose bien qu’un pas a été franchi.

 

P.S : Pour voir les résultats provisoires de certaines circonscriptions électorales du pays avec les PV c’est par là https://guineevote.com/resultats-du-depouillement-de-quelques-bureaux-de-vote/ , si ce sont les anomalies remontées le jour du scrutin par nos e-observateurs cliquer sur ce lien https://www.guineevote.com/vote/ et naviguer sur la carte interactive .


Guinée : certains veulent être président de la République, sans projet de société

Les huit candidats , source JA
Les huit candidats , source JA

Le premier tour de la présidentielle guinéenne est prévu le 11 octobre prochain. Contrairement à 2010, où vingt-quatre candidats étaient en lice, cette année, le scrutin n’a connu que huit candidatures, toutes validées par la Cour constitutionnelle.

Dans le but de mettre en œuvre son projet, GuineeVote (une plateforme de veille citoyenne sur la présidentielle, conçue par l’Association des Blogueurs de Guinée) a adressé depuis plus d’un mois, des courriers aux différents partis politiques dans la course, pour avoir leurs projets de société afin de l’intégrer dans un système de comparaison de programmes. Une façon de permettre aux Guinéens de faire un choix judicieux en fonction des perspectives nourries par les uns et les autres pour le pays. Et non en fonction de l’ethnie ou de la région d’origine. Mais malheureusement la Guinée y est passée championne.

Sur les huit prétendants, seulement deux ont répondu à la demande des blogueurs et web-activistes guinéens porteurs du projet. Alpha Condé, candidat à sa propre succession s’est contenté d’un simple tweet pour rendre public son projet aux Guinéens,

Alors que les blogueurs ont adressé respectueusement un courrier à son parti, le RPG Arc-en-ciel, pour l’obtenir plusieurs semaines auparavant.

Quant aux cinq autres candidats désireux de passer leur prochain quinquennat à Sekhoutoureyah (palais présidentiel), ils n’ont certainement rien à proposer aux populations guinéennes, sauf les habituelles critiques dont ils abreuvent leur cible commune ; le président sortant. Je pense qu’il  est  bon  de  critiquer mais  qu’il  faut  savoir aussi proposer des  pistes  de  solution et ceci n’est possible que dans un projet de société en due forme.

Face à cette attitude peu orthodoxe de nos acteurs politiques qui ne cessent de clamer avec bec et ongle une élection crédible, inclusive et transparente, l’on est en droit de se pose un tas de questions :

Faut-il être en pleine campagne électorale pour actualiser son projet de société? Veulent-ils réellement le vote de leurs concitoyens ?

S’ils pensent que la duperie qui existait il y a quelques années va suivre son cours normal,, qu’ils se détrompent. Le peuple est mature désormais ! Certes, la majorité de la population est considérée comme analphabète. Mais elle n’est certes pas bête.

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Dans la peau d’un jeune Guinéen trafiquant de motos vers le Sénégal

La moto de Mamadou Oury chargée de marchandises. Crédit photo : Habib
La moto de Mamadou Oury chargée de marchandises. Crédit photo : Habib

Le trafic de motos de marques chinoise et indienne vers les pays limitrophes de la Guinée est devenu une pratique courante chez de nombreux jeunes qui peinent à trouver un emploi décent. Dans l’optique d’observer ce milieu, j’ai pu m’approcher de Mamadou Oury Diallo, âgé d’une vingtaine d’années et adepte de l’activité qui, après des échecs répétés, a abandonné ses études.

Bienvenue dans un monde où rien n’est impossible sur le chemin

En l’absence d’emploi pour de nombreux jeunes, le trafic de motos est devenu mon activité principale. Je transporte les engins vers le Sénégal, le Mali, voire même la Mauritanie. La veille de mon départ, je me lève très tôt pour aller retrouver mes copains dans un endroit de ventes afin d’acquérir les motos dont le coût unitaire s’élève à plus de quatre millions de francs guinéens (environ 450 euros).

Après l’achat, je fais un détour vers les garages pour procéder au montage d’un seul engin parmi la quantité achetée. Dans ce garage, je paie plus de trente mille francs guinéens le montage de la moto et plus d’autres dépenses non comptabilisées. Mais certains d’entre nous sont des garagistes, donc ils montent eux-mêmes leurs motos.

Le poids de la moto, c’est à imaginer…  

Le jour de mon départ, je mets une moto dans un carton sous forme de pièces détachées. Les huiles de moteur et autres pièces de rechange constitueront mes principaux bagages. Le poids de la moto, c’est à imaginer.

Pour éviter les affres sur le chemin, j’achète une quantité importante de nourriture (appelé “bole” dans leur jargon) qui sont entre autres : pains, sardines, jus et eaux.  Avec un ventre plat, ça serait très difficile pour moi d’atteindre ma destination.

Début de la contrebande

Des phares allumés en pleine nuit. Crédit photo : Habib
Des phares allumés en pleine nuit. Crédit photo : Habib

Après une distance de plusieurs dizaines de kilomètres, j’arrive à la frontière guinéo-sénégalaise où se trouve un poste de contrôle guinéen. Pour le franchir, je dois débourser la somme de vingt mille francs guinéens. C’est le droit de passage.

Entre la préfecture de Labé et Kédougou (en territoire sénégalais) qui est l’une de mes destinations gratifiées, c’est plus de 290 kilomètres.

En plus des routes impraticables, je dois faire face à la police et douane sénégalaises allergiques à la corruption.  Avec ces deux unités, par la voie légale, je suis soumis au paiement de plus de cent mille francs CFA (selon la quantité ) alors que la moto n’en vaut qu’entre quatre cent mille et quatre cent cinquante mille francs CFA.  Pour mes amis et moi , le montant à payer est trop important, alors nous optons  pour la contrebande qui n’est autre que le passage par la brousse.

Il faut être un homme audacieux pour se lancer dans ce trafic

Dans un premier cas, si la douane sénégalaise me poursuit et que je me fais appréhender, alors adieu ma moto et consorts. Dans le second cas, mes amis me faucheront, car s’ils mettent mains sur moi, je risque un long séjour carcéral. Il faut avoir le cœur solide quand on se livre à un commerce frauduleux.

Je passe la nuit en brousse et traverse des fleuves et marigots. De surcroît, je risque de me faire dévorer par des animaux sauvages au niveau du Parc national de Niokolokoba au Sénégal.

 

La brousse est toujours ma route privilégiée

J’y vais deux à trois fois par mois. Au début, je ne voulais pas me lancer dans cette activité peu rentable, où les difficultés n’en finissent jamais. Si j’ai fini par craquer pour cette activité, c’est parce que la conjoncture économique actuelle du pays n’est pas bonne. Toutefois, j’arrive quand même à subvenir à mes besoins primaires. Dieu merci.

Malgré tout ce que j’endure, je n’ai pas d’autre choix vu le taux élevé du chômage auquel le pays est confronté. La plupart des indicateurs économiques sont au rouge. Dans cette situation, l’espoir est très mince. Chômage oblige, je suis dans ce trafic depuis plus de trois ans.  La brousse est toujours ma route privilégiée.

Mon grand regret : l’abandon de mes études

Je ne conseille à personne un tel job et de quitter l’école pour quoi que ce soit. Actuellement mon grand regret est d’avoir abandonné mes études.

 


En Guinée trop de filles resteront encore dans leur famille

 

Crédit photo : Tam Tam Guinée
Crédit photo : Tam Tam Guinée

Qui contredira l’adage qui dit : « L’argent est un bon serviteur et un mauvais maître » ?

Aujourd’hui, il a ses lettres de noblesse. Qui me dira le contraire avec justification ? La preuve, nos jeunes rêvent tous de la vie occidentale avec un slogan de trois V : Villa, Voiture et Visa  direction les États-Unis, l’Angleterre, la Hollande, la France, l’Angola ou récemment la Guinée équatoriale, pour ne citer que ceux-là.

Pour y arriver, ils sont prêts et déterminés à payer n’importe quel prix : la mer, le désert, les forêts sont d’ailleurs les pistes privilégiées.

L’objectif recherché : amasser des fortunes énormes par tous les moyens, car disent-ils, une maison moderne à défaut d’un château, une voiture luxueuse, une belle femme sont les caractéristiques d’un jeune moderne. À propos du mariage justement, les mariages de nos jours, ne sont plus comme autrefois !

Comment peut-on espérer avoir une épouse dans un monde où l’argent prime ? 

Trop de filles sont dans nos familles et y resteront encore longtemps, trop de jeunes garçons demeurent et demeureront encore longtemps célibataires.

Les jeunes sont tous convaincus que le mariage selon nos coutumes et nos mœurs n’existe plus. Il faut impérativement une signature devant l’officier de l’état civil. C’est tout le tralala qui accompagne ces cérémonies grandioses au coût exorbitant qui m’intrigue.

Commençons par le commencement qui est la valise. Au moins, une vingtaine de coupons de tissu et pas n’importe lesquels. A cela, il faut ajouter les effets de toilettes, des boîtes à bijoux, des maquillages et autres effets supplémentaires.

Tenez-vous bien, nous n’avons pas encore parlé de la clé du mariage qui est la dot et nous sommes à l’étape d’un mariage modeste.

Ensuite, le salon de coiffure, mais attention pas n’importe lequel, donc salon n’est pas salon en ce moment, le lieu de réception demande une fortune (un montant variant entre 800.000 GNF à 1.500.000 GNF), le nombre d’engins « cortégeant » le couple marié doit imposer respect et considération lors de son passage.

La sonorisation, cela se paye cher pour ceux qui ne peuvent inviter un artiste de renom dont le déplacement demande un montant d’environ trois millions. Si la cérémonie n’est pas filmée et photographiée, tous les efforts seraient vains. Jusque-là, on a parlé que d’objets secondaires et de divertissements.

Nourriture et boisson ne sont pas mentionnées : vermicelles au poulet, grillade, couscous, frites sans oublier les gâteaux. Il faut que tous ceux qui se sont déplacés soient bien servis.

Paradoxalement, les autorités à tous les niveaux observent et se taisent, les parents comme les religieux ne condamnent pas.

Il est à reconnaître que si rien ne change d’ici peu, il y a une crainte que le mariage pourtant un complément religieux ne se raréfie à défaut de disparaître dans nos sociétés.

Parents, autorités à tous les niveaux et les jeunes doivent procéder à un examen de conscience afin de sauver leur foi et leur âme. Sinon, les prochaines de filles resteront célibataires à jamais; hormis les plus chanceuses d’entre elles..


RFI doit des explications à 995 717 auditeurs labékas

Des auditeurs accrochés à un poste radio crédit photo : Sally Bilaly Sow
Des auditeurs accrochés à un poste radio crédit photo : Sally Bilaly Sow

J’avais voulu ne pas avoir à écrire ceci… Mais j’aurais trahi une ville de 995 717 habitants (selon les chiffres du dernier recensement général de la population et de l’habitat en Guinée). Voilà plus de deux ans que les populations de la région administrative de Labé, au centre de la République de Guinée, ne parviennent pas à écouter Radio France Internationale (RFI) que quelques heures par journée.

Elles sont nostalgiques d’émissions comme Afrique midi de Laurent Sadoux, Couleurs Tropicales de Claudy Siar, Priorité santé de Claire Hédon, Atelier des médias de Ziad Maalouf. Bref, celles qui sont diffusées entre 9 heures et 17 heures. Ces émissions éducatives, informatives et récréatives sont devenues un lointain souvenir.

Au début, les Labékas pensaient qu’il s’agissait d’un simple désagrément technique, qui empêchait la diffusion de toutes ces émissions, dont la qualité est reconnue dans le monde entier. Mais cette attente longue de deux ans ne confirme pas cette hypothèse.

Actuellement, la radio ne s’allume qu’aux environs de 6 heures du matin et s’éteint juste après l’émission Appels sur l’actualité de Juan Gomez. Le reste de la journée, comme vous pouvez imaginer, c’est le vide d’informations qui ronge la cité.

Le soir, on rallume la radio entre 17 heures 50 et 23 heures 07 minutes. Mais ça, c’est quand ils veulent bien qu’on écoute la dernière tranche d’Afrique soir. Dans le cas contraire, dès le lancement du générique de l’édition, on nous retire l’antenne.

Alors, que se passe-t-il au sommet de la montagne de Limbocco, où se trouvent les installations de la radio mondiale ? Le carburant arrive-t-il à destination ? La direction de RFI est-elle au courant de cette situation ?

On peut se poser beaucoup de questions, mais seuls les responsables du groupe France Médias Monde pourront apporter de réponses édifiantes, claires, concises et précises à nos interrogations. Peut-être même un remède au problème…