Face à l’impunité, les violeurs se déchainent

Article :  Face à l’impunité, les violeurs se déchainent
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24 septembre 2014

 Face à l’impunité, les violeurs se déchainent

 

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Jamais de ma vie, je n’avais connu une telle ampleur de viols dans ma ville et ses environs. Les cas se multiplient, plus ignobles les uns que les autres. Sur 100 cas d’agressions, 23 seraient à caractère sexuel. Les radios locales en font leurs choux gras.


Il y a quelques mois, j’ai été scandalisé d’apprendre que dans la préfecture de Pita, à une quarantaine de km de Labé, un jeune homme d’une vingtaine d’années a commis une agression sexuelle sur une sexagénaire.

« C’est aux environs de 12 heures que j’ai entendu des cris près de mon jardin. Raconte un témoin de la scène. C’était un jeune homme qui abusait d’une vieille femme de soixante ans à la rivière. Après avoir mis la vieille en sécurité, d’autres personnes et moi avons poursuivi et rattrapé le coupable à la suite d’une longue course-poursuite ».

Une limite de l’âge a été franchie, puisque jusqu’ici les cas de viol ou de tentatives de viol que l’on rapportait dans la région concernaient généralement des filles ou de jeunes femmes. Pis, même les patients à l’hôpital n’y échapperaient plus.

Une femme affirme avoir échappé à une tentative de viol d’un infirmier à l’hôpital régional de Labé. J’avais personnellement rencontré la victime qui m’a expliqué, les larmes aux yeux, avoir été aux urgences de l’hôpital suite à un malaise. Un infirmier, resté seul avec elle l’a prise pour inconsciente et a tenté d’abuser d’elle. Elle a crié au secours pour être délivrée.

Une accusation que réfutent le présumé coupable et les autorités de l’établissement hospitalier. Parole contre parole.

Ceci dit, je me demande pourquoi cette recrudescence de cas de viols ? Je n’ai aucune réponse tranchée, mais le laxisme des autorités et l’impunité qui règne ne sont pas de nature à décourager les violeurs. Pour leur part, les victimes ne portent pas plainte. Par peur ? Sans doute.

Je constate depuis longtemps que les populations guinéennes ne font plus confiance à la Justice de leur pays. On préfère lyncher les voleurs et violeurs au lieu de les livrer aux forces de sécurité de peur qu’ils ne soient relâchés comme c’est souvent le cas.

Enfin, il faut avouer qu’on entend peu les associations et les organisations de défense de droits de l’homme sur ces agressions dont sont victimes les femmes. Doublement dommage.

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