Chez moi, c’est seulement le drapeau qui monte et descend
Fraîchement venu de Labé, ville située à plus de 400 kilomètres de Conakry. Dans ma tête, aucune idée claire sur la capitale guinéenne dans son ensemble. Très tôt le matin à ma descente de la voiture, j’ai été accueilli par une boue indescriptible, qui dictait sa loi sur une ruelle du marché de Madina.

Après un temps de repos, je devais me rendre dans la banlieue de la capitale guinéenne à 8 heures pile. Sur l’autoroute Fidel Castro, les voitures circulaient en sens inverse. Tout le monde se dirigeait vers Kaloum (le centre-ville). Je cherchais désespérément un taxi à emprunter… En vain ! Un magbana (minibus) se pointe devant moi. Je décide alors de monter avec tous les risques que vous connaissez.
Les « magbanas » sont connus pour ne jamais céder de passage. Pis encore, ce sont les ennemis jurés des taximen. De Matam à l’aéroport, j’ai pensé être sur la route de mon futur ex-quartier de Dianyabhé, à Labé. Quelques kilomètres plus loin me voici à Bambéto. Le calvaire commence par la formation d’un petit bouchon ; ma tête me ramène au centre-ville de Labé.

Dans la capitale Conakry, la circulation se surnomme : BBP (bouchon, boucherie et patience).
Bouchon : parce que les embouteillages sont monstres, boucherie : parce que les accidents de circulation sont souvent mortels, et patience : parce qu’on ne doit jamais être en colère dans les embouteillages de Conakry.
À Cosa, un quartier de la commune de Ratoma comme Bambeto d’ailleurs, je pensais être dans une prière surérogatoire. Je me demandais comment les gens parvenaient à mener leurs activités dans la capitale.

Le chic-choc de certaines femmes ou filles aux abords des grandes routes en mode DVD (dos et ventre dehors) crée aussi des embouteillages. Les « bosses » qui roulent des bolides 4×4 s’arrêtent en pleine circulation pour appeler une jeune fille femme avec un sac remplie de… Je ne sais quoi, dont les conversations se déroulent souvent comme suit :
Lui : « Où vas-tu ? »
Elle : « Je vais à… » ?
Lui : « OK, je te dépose. »
Elle : « Avec plaisir ! »
Finalement chez moi, c’est seulement le drapeau qui monte et descend. Outre que cela, il n’y a point de changement contrairement à ce que prétend la propagande officielle.
En réalité, vous pouvez rester pendant des années à l’intérieur du pays – sans fouler le sol de Conakry – ou à l’étranger sans avoir envie de visiter la capitale. Puisqu’en dehors de constructions des nouveaux bâtiments par les braves citoyens Guinéens, rien ne va visiblement dans le pays ; à moins que je me trompe, cher(e)s ami (e)s.
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